mercredi 7 août 2024

Le latin dans l'enseignement "spiralaire" 3.0 au collège

 J'ai des petits-enfants en collège. L'un entre au lycée. J'ai des voisins qui  y sont entrés l'an dernier.

Ils font tous du "latin" !

Mais sont incapables de me dire deux mots de latin, de comprendre "post-scriptum", "panem et circenses" (bé on est en plein JO), "ad patres" "RIP" "amen" "i.e" "in vino véritas " (j'ai vérifié quand on a pris l'apéro avec de la Côte Roannaise, j'aime bien faire de la géographie chaque fois, et pour des Nantais, la Loire c'est extra.) "primum vivere, deinde philosophicare" et ma devise empruntée à Térence : " Homo sum, et humani nihil a me alienum puto".

Le voisin je lui ai parlé des pages rouges du Petit Larose. Son père lui a dit, attention Henri fait un contrepet. Ça n'a rien fait à l'affaire ! ils n'ont que le Petit Robert ! 

Les jeunes ont bien compris que c'est de la foutaise cet enseignement. Ils me l'ont dit chacun à leur manière. Au moins, on peut "positiver" comme dit mon banquier Populaire, du Centre et celui du Grand Ouest.

A noter que les petits sont aussi nuls en latin de cuisine. "Pedibus cum jambis" ils ne connaissent pas, pourtant à Nantes, par exemple, on trouve des panneaux "pedibus" et à la piscine on  a des "pédiluves"

Les pédibus je n'en ai pas vu à Toulouse.

« Le principe est simple, expliquent les organisateurs, permettre aux enfants d'aller à pied à l'école de façon sécurisée ». Les « pédibusseurs », vêtus de gilets fluo vert, attendent leur pédibus aux arrêts installés sur leur parcours... Encadrés par au moins un adulte, « ces pédibus cheminent jusqu'aux portails des écoles, sans aucune émission de gaz à effet de serre ! » https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/pour-aller-lecole-le-pedibus-quel-pied-1685918

Quant à chanter avec Brel !

https://www.youtube.com/watch?v=_5kcxvkl-Tk

Je me souviens quand ma sœur a fait du latin... en français. Elle "étudiait" des textes latins mais écrits en français. Pourquoi pas du grec ? du chinois ? du thaï ? en français, pas besoin de se farcir des signes et de s'abîmer la vue.

Je me souviens aussi de ma première présidence d'un jury de baccalauréat. Car notre bac, c'est le premier examen de l'Enseignement Postérieur (on dit Supérieur ! même chez les culs noirs)

Ouf, un prof du Secondaire (je l'ai été aussi tout en étant dans le Postérieur) avait tout organisé. Il a donné la parole à chaque membre du jury. Le prof de maths a dit "Ils n'ont pas dépassé la première question, et j'ai ajouté 10 points à tous". Les deux profs d'anglais ont dit "On n'a rien compris à ce qui était écrit dans les copies, mais on s'est dit que si on avait demandé aux candidats d'écrire en anglais peut-être qu'on aurait compris, alors on a mis au moins 10/20 à tous (à l'époque on ne disait pas toustes) ".

De quel bac s'agissait-il ? Bé comme j'étais enseignant en IUT, on n'allait pas nous donner la présidence d'un jury de bac général ! on avait les bacs pros. Et on sait qu'en France, si tu glandes, on t'enverra en pro ou en technique. 

Et quel profession ? Bac "Communication et accueil"

Je me souviens que la directrice de l'Office de Tourisme était dans le jury.

Ah la communication en français ! Je pense que les hôteliers, etc se disputaient les titulaires de ce bac.

Si vous aviez lu le BOEN (Bulletin Officiel de l'Education Nationale) ! quel discours ! quel blablaware !

 

Les jeunes m'ont dit qu'ils n'avaient jamais fait de version latine, ni consulté un dictionnaire comme le Gaffiot sur la Toile

 

Alors je suis allé voir sur le latin

https://eduscol.education.fr/275/langues-et-cultures-de-l-antiquite-cycle-4

 "

Langues et cultures de l'Antiquité au cycle 4

L'un des objectifs du cours de LCA est de développer chez les élèves des compétences de lecteur leur permettant d'entrer sans appréhension et de se repérer dans un texte latin ou grec, d'en comprendre globalement le sens sans avoir recours à la traduction. L'activité qui facilite l'acquisition de ces compétences est la lecture-compréhension, proche de la démarche de la lecture analytique en français (cf. les propositions du site de l'académie de Créteil).

Activité de classe, qui se met en œuvre dès la première année d'apprentissage, elle s'appuie sur une approche intuitive, sur les réactions spontanées des élèves qui observent le texte collectivement : elle est une recherche, un tâtonnement qui conduit la classe vers un premier niveau de réception et d'appropriation que l'activité de traduction ou la lecture de traductions viendra vérifier. Dans ce cadre, on apprend aux élèves à formuler des hypothèses en s'appuyant sur des indices signifiants.[...] Cet enseignement spiralaire, que les programmes incitent à mettre en œuvre au fur et à mesure du cycle 4 selon les modalités « observer et comprendre » d'une part, « mémoriser et réinvestir » d'autre part, est explicité et illustré ici dans le cadre de quatre ressources consacrées à la morphologie nominale et verbale, à la subordonnée infinitive, à l'ablatif absolu. Elles montrent quels sont, pour un même phénomène linguistique, les différents degrés de maîtrise possibles à acquérir sur l'ensemble du cycle pour le latin, d'une année pour le grec, selon une progression pédagogique adaptée au niveau des élèves, et mettent en évidence la manière dont chaque étape de la construction des apprentissages se nourrit de la précédente."

Ça me fait penser à l'enseignement des maths quand j'ai quitté le lycée ! Je me demande si ceux qui l'ont mis en place ont seulement lu le dernier chapitre du premier traité de Bourbaki publié chez Hermann puis chez Masson. Ce fut une catastrophe. Quel dommage ! Quel plaisir d'avoir pu l'appliquer en informatique (mais je n'avais rien compris à tous ces ouvrages de pédagogie foireuse publiés dans les années 60.)


https://lefenetrou.blogspot.com/2024/06/mes-maitres.html

En tout cas j'avais préféré ce que nous en avait dit notre prof de philo, Desfougères au lycée Darnet (c'est aussi lui qui nous avait donné quelques notions de logique)

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