https://www.fayard.fr/histoire/transmettre-soumettre-socialiser-9782213711911
D’un
côté, bon nombre de Français voient l’apprentissage comme un phénomène
relevant du passé. De l’autre, la politique publique récente vise le cap
d’un million d’apprentis ; elle mise sur l’alternance, puissant levier
d’emploi et d’insertion, voire de croissance. Pour comprendre chaque
position, il faut jeter un regard sur la longue durée, de Colbert à nos
jours.
L’apprentissage est d’abord l’histoire de milliers de familles
humbles : comment elles négocient l’entrée de leurs enfants dans le
monde du travail et comment ces derniers s’y adaptent, apprennent,
luttent, s’en sortent. De son essor au XVIIIe siècle, sous-tendu par le
corporatisme, à sa perte de vitesse au XIXe, alors qu’il est attaqué par
l’idéologie libérale fondée sur le laisser-faire, puis ses
transformations à l’aube du XXe siècle, l’apprentissage déborde le seul
champ de la formation professionnelle et de la socialisation des jeunes.
Tel un « fait social total », c’est à la fois une idée et une pratique
qui touchent une multitude de personnes, mais aussi des points sensibles
dans le fonctionnement de la société, la marche de l’économie, les
intérêts de l’État, la culture politique, l’élaboration de normes
sociales et morales, l’évolution des représentations de l’enfance et de
l’adolescence. L’apprentissage cristallise ainsi la vive tension entre
liberté et régulation.
Dans cet essai majeur, d’une plume brillante,
Steven L. Kaplan poursuit le travail au cœur de tous ses livres, de La
Fin des corporations à Raisonner sur les blés, sur le fondement des
sociétés humaines.
STEVEN L. KAPLAN est professeur émérite à
l’université de Cornell (New York). Américain et français, spécialiste
de l’histoire sociale, il travaille depuis toujours sur l’Ancien Régime
et la Révolution française, et plus récemment sur le XXe siècle. Il a
beaucoup écrit sur les subsistances, notamment le pain, et sur le monde
du travail. Il a publié chez Fayard Les Ventres de Paris (1988), Adieu
89 (1993), Le Meilleur Pain du monde (1996), La Fin des corporations
(2006), Le Pain maudit (2008), Raisonner sur les blés (2017) et Pour le
pain (2020).
Emission fort intéressante :
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/concordance-des-temps/etre-apprenti-jadis-1952522
En France on a encore bien des choses à changer dans notre vision de l'enseignement. "Si tu ne bosses pas à l'école, tu iras en apprentissage" ... Ah les parents qui font leur pain, boucherie à la maison, etc etc.
Dans mon Pays de Saint-Yrieix, nous n'avons pas de formation à la technique. Heureusement, mon père faisait tout ou presque. Des versions latines, des ressemelages, du jardin, réparait le poste de radio à lampes (savait faire venir des livres, alors que pas d'Amazon !), savait se faire une attelle, faire une échelle avec le bois de Bourdoux, réparer les cuvettes percées, souder. J'aurais dû en faire plus avec lui.
Et on nous dit que le bricolage ce n'est pas intello ! sans plan, sans réflexion préalable, un peu aussi de théorème de Pythagore, de cours de mécanique, ..
Et le chirurgien ce n'est pas un manuel et un intello.
Le cours qui m'a plus intéressé en sciences éco, ce fut celui de Recherche Opérationnelle. Des maths appliquées.
Mais quand j'ai voulu appliquer chez Saupiquet, dans une coopérative laitière, je suis tombé sur bien des difficultés qui étaient bien évités dans les sujets de TP à la fac. Et même tombé sur des problèmes encore non résolus en maths.
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