Un de mes correspondants, m'écrit :
Aujourd'hui, je vous lis un document très émouvant, rédigé par l'empereur romain JULIEN (IVe siècle ap. J.-C., c'est un Grec, en fait), qui décrit Paris, et la vie parisienne, dans un traité peu connu, "Contre les barbus" (les "barbus", ce sont les fanatiques chrétiens)
" Durant l'hiver 357, il se trouvait que je cantonnais dans ma chère Lutèce : c'est ainsi que les Celtes désignent le fort des Parisiens. C'est un île de faible étendue au milieu d'un fleuve que les Celtes appellent la Seine, et le rempart l'entoure en cercle de toute part. Des ponts de bois, partis de chaque rive, y donnent accès. Il est rare que le fleuve baisse ou soit en crue ; en général il a le même débit en hiver qu'en été et surtout, il fournit une eau particulièrement agréable et très pure à voir comme à boire si l'on en a envie. L'hiver est plutôt tempéré à cause de la chaleur venue de l'Océan (il n'en est pas éloigné de plus de 900 stades). Il pousse chez ces Celtes une vigne de qualité, dont ils font grand cas.
D'aucuns sont parvenus à y avoir des figuiers que l'on abrite, l'hiver, en les habillant de manière ingénieuse avec, en quelque sorte, des paillons de blé. Les Celtes enveloppent de la même façon leurs arbres pour les protéger des rigueur de la température. Le peuple des Celtes est relativement rustique ; leur cité est florissante, heureuse, surpeuplée, et l'on voit courir dans les rues de Lutèce des danseurs, des flûtistes en grand nombre, des mimes en plus grand nombre que les citoyens [citoyen = non esclave]. Et curieusement : nul respect pour les gouvernants, que les Celtes méprisent et prennent de haut, en se moquant d'eux. Ils consacrent leurs nuits aux plaisirs (plaisirs du lit, plaisirs des théâtres et des spectacles), et leurs jours au mépris des lois des édiles [= la police] : non seulement ils s'en vantent en parole, mais en plus ils le démontrent par des actes. Un tyran aura beaucoup de mal à faire long feu chez ces Celtes. (...) Par Zeus ! Oui, Celtes, vous êtes tous beaux, grands, lisses et imberbes et, vieux aussi bien que jeunes, vous aspirez à la félicité des Phéaciens. "
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