jeudi 7 juillet 2011

Nantes, les bateaux-lavoirs, La Lombarderie... R G Cadiou, J. Michelet, etc.

" quelques bateaux-lavoirs, entre les deux ponts, reliés à la berge par de petites passerelles comme on en voit dans les films de Marcel Carné, remuent leurs durs colliers de bêtes domestiques. Paysage de draps blancs,de culottes roses, de pantalons fleuris ! Les blanchisseuses, Bretonnes allègres et grandies le dimanche par la coiffe bigoudenne, descendent la cale, armées d'un litre de Javel et d'un autre de gros vin. A longueur de journée, on les entend qui s'esclaffent, qui s'envoient à la face de lourds paquets d'injures comme un linge trempé. Mais le soir, le boulot fini, bras dessus, bras dessous, oubliant brouettes et paniers, elles s'acheminent en chantant jusqu'à la boutique de l'alimentation voisine où,
sur un comptoir mal torché, un patron chauve et en tablier bleu, leur sert, dix fois rempli, le verre des réconciliations"

René Guy Cadiou, Mon enfance est à tout le monde

Je vous conseille Nantes dans la littérature, Anthologie, Coiffard, 290 pages

Quelques extraits (je ne vous cite pas l'incontournable Julien Gracq, La
forme d'une ville !)

"Nantes est la ville de France où il y a le plus de couvents et de femmes entretenues " Jules Michelet

" Nous allâmes hier nous promener sur la rivière ou plutôt sur le long lac de l'Erdre. Nous débarquâmes à un endroit nommé la Lombarderie, champs acquis dans le temps, par un usurier lombard, c'est à dire par ce que l'on appelle aujourd'hui un banquier. Comme le grivois avait scû se bien choisir une retraite ! Imaginez-vous de petites coteaux à pentes douces, bien verdoyantes, des champs de bled, des épaissis de noyers et de chênes, des treilles. Tout cela se présentant successivement à vous sans être attendu. Point de longues avenues point de perrons, point de colonnes, mais un groupe de deux ou trois maisons que l'on devine de loin à travers des branchages. On approche et les murailles et les maisons s'offrent à vous fortement tapissées, et de bas en haut, de vignes vigoureuses et chargées de raisin. Ça et là, de gros figuiers. Dans la cour un noyer gigantesque. Des poules, des vaches et des païsans cueillant, dans les arbres, des fruits pour le marché de la ville du lendemain"
Lettre de Pierre Foucher à son gendre Victor-Hugo, 26 juillet 1825

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