Je suis un fidèle des deux blogs de René Merle.
Je viens de lire ce billet destiné à Jean-Pierre Cavaillé dont je lis aussi le blog.
Je me permets d'en tirer les extraits suivants (allez sur le blog de René Merle !) car je suis tout à fait d'accord avec ces propos. Et René Merle écrit bien.
https://renemerle.com/remembranca/spip.php?article891
"Tu poses justement la question de la réduction du mot « Occitanie » à un ensemble régional officiel.
Ce qui met en abyme le vieux fantasme d’une nation occitane identifiée par l’espace de sa langue, et le pouvoir réel d’une région administrative, en quelque sorte concrétisant « a minima » le vieux fantasme nationaliste. Un pouvoir qui peut "sauver" la langue...
J’en tiens toujours, en ce qui concerne la langue et son éventuelle salvation, non pas à une salvation administrative, mais au possible support social qui viendrait remplacer l’ancien support social paysan, artisan et ouvrier, qui faisait vivre la langue sans la revendiquer, et encore moins la défendre. Les « néo-locuteurs » peuvent-ils constituer ce support ? L’occitanisme ayant depuis longtemps abandonné ses ambitions initiales pour se réduire à un mouvement universitaire et enseignant, ces « néo-locuteurs », jeunes ainsi formés, sont immergés dans un monde où la langue d’oc n’existe que virtuellement (internet, chats, lectures), mais où les tentatives « autoritaires » (municipalités, régions) d’affichage de la langue (panneaux, transports, etc) ne me semblent pas d’une efficacité évidente.
Le problème, me semble-t-il, est que ces « néos » formés par
la fac et quelque peu par les collèges et lycées, s’engouffrent dans les
carrières "occitanes" que leur offrent les Régions et deviennent en
quelque sorte les fonctionnaires d’une machine qui tourne à vide, faute
d’embrayer sur un vrai support social. Je constate, et ne critique pas.
Dans les années 70, [...]
Mais ces temps sont révolus, car la situation linguistique est tout à fait différente aujourd’hui
Quoi qu’il en soit, puisque la langue d’oc existe pour ses amoureux,
quel rôle peut-elle avoir dans cette dialectique Centre-Périphérie,
Paris-Province, Culture mondialisée-Repli identitaire ? Il est évident
que ceux qui écrivent, peignent, filment, montent sur scène un peu
partout sans dépendre du microcosme culturel et étatique parisien,
peuvent agir sans trop se soucier d’une langue qui n’est plus
véhiculaire. Leur rapport immédiat est avec la langue maternelle, en
l’occurrence le français.
[...] il pensait et répétait qu’une langue
peut vivre sans support social, si elle est celle d’une vraie
Littérature. OK, nous avons une littérature, mais elle est enfermée dans
le petit ghetto de ceux qui savent ou veulent la lire. Donc, on en
reste à ce que j’ai souvent répété, transmettons-nous aux générations
futures la langue cryogénisée comme un embryon, point barre ?"
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire