dimanche 9 décembre 2012

L'homme qui rit (le film)

Je viens de recevoir la critique d'un ami. Voici :


"J'ai donc vu L'Homme qui rit au cinéma, et je confirme le jugement et la
critique d'Henri : le film est très bon ! Il n'y a pas de contresens
(contrairement à l'adaptation des Misérables avec Depardieu pour la TV).
Je rectifie donc le tir par rapport à un précédent message que j'ai envoyé
à certains d'entre vous.
S'il était en effet impossible de transposer tout le contenu du roman de
Victor Hugo, l'esprit en est respecté - selon moi : le mélange du sublime
et du grotesque (la signature stylistique de Hugo ! souvent imitée, jamais
égalée ! les Américains ont tenté de nous le piquer avec le Jocker dans
Batman), le réquisitoire féroce contre la grande aristocratie et la
monarchie,  le thème carnavalesque du roi d'un jour, et celui de la
dignité des pauvres gens (que l'on retrouve dans Les Misérables ou dans
Les Travailleurs de la mer), le théâtre dans le théâtre, les attaques
systématiques contre l'ordre bourgeois, l'érotisme toujours crépusculaire
et mystique chez Hugo.

Le rôle d'Ursus (= l'ours !) semble avoir été écrit pour Depardieu. La
reconstitution du château de Clancharlie - les forges de l'enfer ! - est
d'une étonnante réussite, tout à fait conforme aux descriptions de Hugo.
Les discours sur la misère du peuple sont pris dans Hugo (cela plaira
beaucoup à Maurice). L'acteur qui joue Barkilphedro (le chambellan) est
excellent ! une vraie gargouille ! (même si le film ne dit pas que c'est
un espion de l'odieuse reine Anne d'Angleterre). La Green-box aussi est
bien rendue. L'acteur qui joue Gwynplaine est un brun un peu (mais pas
trop) ténébreux : choix impeccable, puisque Hugo voulait figurer à travers
lui le peuple souffrant, et aussi le peuple inquiétant, susceptible de
renverser les rois et les princes. (On retrouve cette conception du peuple
chez tous les romanciers du XIXe, notamment Zola).

Je regrette juste que le loup Homo n'ait pas eu le même rôle que dans le
roman. Mais le réalisateur devait faire des choix, j'imagine. Et dresser
un loup de cinéma, c'est plus compliqué que dresser un loup de littérature
! "

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