vendredi 2 mars 2012

" Mentula ", la bite

Mon correspondant en Antiquité grecque et romaine m'écrit :
La lecture du jour sera CULte ! Je précise que l'ouvrage que je m'apprête à vous citer à été écrit AVANT l'affaire DSK ... (J'ai tout de même censuré des passages un peu crus).

 Extrait de Florence Dupont, "L'érotisme masculin dans la Rome antique", Belin, 2001.

 "Prenons l'exemple de Mamurra, ami et ministre du Trésor de César, que Catulle a surnommé "Mentula", ("La Bite"). D'épigramme en épigramme, il le poursuit de ses sarcasmes en l'affublant de ce surnom, mauvais jeu de mots sur un nom qui n'a rien de flatteur. Le terme "mentula" est le vocable obscène de base pour désigner les organses sexuels de l'homme. (...) Ce Mamurra est présenté comme un baiseur acharné (...) Il fut arrêté lors d'un voyage à Formies : Catulle rapporte qu'il y détournait les femmes mariées... et les "clients des pauvres filles de la rue" ! (...) Mamurra baise tellement qu'il n'est plus qu'une bite : "Ce n'est pas un homme mais une grande bite menaçante" (Catulle, 115,8). L'obscénité de Mamurra est inséparable de sa nocivité politique. Car si cette grande bite est si menaçante, c'est que Mamurra met les provinces romaines en coupe réglée grâce à la protection de César. Les deux font la paire, la grande bite et le "Romulus enculé" ("Romulus cinaedus", surnom de César). Ils sont complices dans la débauche et la malfaisance politique, comme l'étaient Pison et Gabinius. (...) De fait, César et lui à la fois multiplient les maîtresses et draguent les hommes dans la rue (...) Ce couple de débauchés est liée par une ignominie commune et non par une sexualité complémentaire : le lit qu'ils partagent est un lit de banquet."

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