Marie Rouanet à Limoges

"A Limoges où j'ai cherché Ste Valérie et le crane de St Martial, j'ai aussi de ces images fulgurantes et fausses, mais vivantes : une rue des bouchers, une église minuscule des mêmes bouchers où un homme aimable me recommande de bien regarder la vierge à l'Enfant au bout de la rue. Le petit Jésus explique-t-il, tient à la main, sanglant, un viscère qui est un rein ou un cœur."

Marie Rouanet, Dans la douce chair des villes

"What starts here change the world"

Lu sur le site de l'U du Texas à Austin

Disparition accidentelle dans le Haut-Altaï russe de Julie Boch.

Le Groupe d'Étude des Moralistes et l'équipe Fabula ont la douleur de faire part de la disparition accidentelle dans le Haut-Altaï russe de Julie Boch.

La cérémonie funéraire aura lieu ce vendredi 22 juillet à 15 heures en l'église de Veneux-les-Sablons (Seine-et-Marne) et sera suivie de l'inhumation dans le cimetière de la localité.

Née à Limoges en 1969, Julie Boch a enseigné la littérature française à l'université. Agrégée de Lettres modernes, elle était une spécialiste des XVIIe et XVIIIe siècles, et notamment des auteurs moralistes, tel Bayle, polygraphes, tel Caylus, ou utopistes, comme Tiphaigne de La Roche. Elle a mené avec passion son travail de chercheur, en donnant des conférences et en contribuant à l'histoire des idées – morale, esthétique ou représentation de la nature. Elle a publié sa thèse sur la fable dans la pensée française de Huet à Voltaire et validé la publication prochaine de son habilitation à diriger des recherches sur la figure de l'empereur Julien, dit l'Apostat, dans la pensée française de Montaigne à Voltaire.

Julie Boch s'est aussi intéressée aux récits de voyage à l'époque des Lumières. Elle a assuré l'édition des Voyages dans les Alpes de Horace-Bénédict de Saussure (Georg, 2002). C'est aussi elle qui, en collaboration avec Marie Foucard pour l'introduction, a transcrit et annoté le fleuron du Service historique de la Marine, le Périple de Beauchesne à la Terre de Feu (1698-1701) de l'ingénieur Duplessis (Transboréal, 2003). Elle a par ailleurs été la rédactrice en chef du numéro 13 de la revue Chemins d'étoiles, Le Bestiaire du voyageur (Transboréal, 2006).

Hautboïste et choriste amateur, Julie Boch a en outre poursuivi des études de musicologie et écrit, dans la collection « Petite philosophie du voyage » à laquelle sa sœur, Anne-Laure Boch, avait déjà contribué, un essai sur l'art lyrique, baptisé Les Sortilèges de l'opéra (Transboréal, 2011).

Julie Boch a effectué de nombreux voyages, en Amérique du Nord et du Sud, de l'Islande à Madagascar, en passant par les Açores et la Réunion. À l'été 2005, elle a effectué la traversée pédestre de la chaîne orientale et d'une partie de la chaîne occidentale du Kamtchatka, en compagnie d'Émeric Fisset. À l'été 2006, tous deux ont arpenté la partie méridionale de cette péninsule, depuis le cap Lopatka. Leur récit Par les volcans du Kamtchatka, deux fois primé, leur a permis d'approfondir leur connaissance de cette région.

À l'été 2011, Émeric Fisset et Julie Boch sont repartis avec le projet de marcher des sources de l'Ob aux eaux vives de l'Ienissei, entre l'Altaï russe et le Touva. De Gorno-Altaïsk, ils ont rejoint la vallée de la Katoun, la branche principale de l'Ob, qui naît au pied du mont Bieloukha.
À dix jours de marche de la capitale, sur une route en construction là où ils n'attendaient qu'une piste, Julie Boch a été victime d'un accident de la circulation. C'était dans le décor verdoyant des hauts de la Katoun, à l'heure méridienne, le 13 juillet 2011."

http://www.lescinqcontinents.com/infos/index.php?2007/07/03/40-par-les-volcans-du-kamtchatka-de-julie-boch-et-emeric-fisset-transboreal-2007

The Gradual of St. Yrieix in Eleventh-Century Aquitaine

The Gradual of St. Yrieix in Eleventh-Century Aquitaine
by
William Manning Sherrill, B.A.; B.S.; M.S.; M.M.
Dissertation
Presented to the Faculty of the Graduate School of
The University of Texas at Austin
in Partial Fulfillment
of the Requirements
for the Degree of
Doctor of Philosophy
The University of Texas at Austin
May 2011

Cette thèse est disponible sur la Toile

"William Sherrill graduated from the University of Texas in San Antonio in 2005 with a Bachelor of Music in Percussion Performance. But his undergraduate honors thesis was written on the analysis of an unknown manuscript page, transmitting the Mass Proper for St. Agatha. The ensuing adventure and discovery working on the provenance and date of this page led to graduate school in historical musicology at the University of Texas at Austin. He received a Master of Music in Musicology from the University of Texas in 2007 and now, as a Ph. D. candidate, he is working on a dissertation on the Gradual of St. Yrieix and its place in the ecclesiastical society of eleventh-century Aquitaine. Other interests relate to eighteenth-century music of the Catholic Church, in reaction to which the Gregorian Chant wing of twentieth century musicology was built. "

et si vous voulez chanter :

http://gregorian-chant.org/node/665094?page=10

Le parti anti-powerpoint

http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-le-parti-anti-powerpoint-veut-interdire-le-logiciel-de-presentation-de-microsoft-34137.html?utm_source=mail&utm_medium=email&utm_campaign=Newsletter

Powerpoint, un désastre pédagogique
Mais un excellent somnifère !

Pline l'Ancien, médecin. Vive la médecine naturelle !

On m'écrit :

Aujourd'hui, donnons la parole à Pline l'Ancien, grand amiral de la flotte romaine (ce n'est pas un rigolo !) et, pour l'amour de la science, féru de médecine. Il a fait une mort très fameuse, en l'an 79 ap. J.-C., dans l'éruption du Vésuve, alors qu'il tentait de manœuvrer son embarcation pour aller sauver les habitants de Pompéi.



"[Je conseille de] réduire le prolapsus du rectum par l'application de suc d'escargots obtenus par piqûres. On guérit les écorchures du siège avec de la cendre de rat des bois dans du miel ; par le fiel de hérisson avec de la cervelle de chauve-souris et du lait de chienne ; par la graisse d'oie avec sa cervelle, de l'alun et du suint ; par la fiente de pigeon avec du miel ; on traite spécialement les condylomes en les frictionnant avec une araignée dont on a ôté la tête et les pattes. Pour les brûlures, appliquez de la graisse de cygne. Tout ces remèdes, dit-on guérissent aussi les hémorroïdes. En cas de coxalgie, il est bon de prendre en boisson des escargots crus broyés avec du vin d'Aminée [Campanie] et du poivre ; de manger un lézard vert après lui avoir enlevé les pattes, les entrailles et la tête. On guérit les démangeaisons et les verrues des parties sexuelles avec le suc d'un poumon rôti de bélier ; et pour les autres affections de ces organes délicats, on a recours à la cendre de toison de bélier, même souillée, dans de l'eau. Pour les douleurs des testicules, on emploie la poudre des os d'une tête de chien, broyée sans la chair. Si l'un des testicules est abaissé, on préconise comme remède l'application de bave d'escargots. On traite les ulcères répugnants de ces parties-là, même ceux qui suintent, avec des escargots broyés dans du vinaigre ainsi que du miel où sont mortes des abeilles.
Vous avez des varices ? Enduisez-vous les jambes avec du sang de lézard.
"

Histoire Naturelle, Livre XXX.

J'ai trouvé de quoi relancer notre industrie pharmaceutique française. Ohé, les labos Boiron...vous devez bien avoir tout ça en stock ! certes pour Pline il n'en fallait pas des doses "homéopathiques". Il était moins écolo.

Crise des vocations littéraires ?

On m'écrit :

Quelques chiffres (et commentaires) donnés par la revue de l'Association des Professeurs de Lettres, juillet 2011 :

- Bac L : - 79% de candidats en 10 ans.

- Agrégation de lettres modernes : - 50% en 6 ans.
- Agrégation de lettres classiques : - 54% en 6 ans.
- CAPES de lettres modernes : - 34% en 6 ans.
- CAPES de lettres classiques : - 57% en 6 ans.

- Nombre global d'étudiants en lettres : - 62% en 10 ans.

"Tous concours confondus, on passe de 6386 candidats il y a 6 ans, à 3701 aujourd'hui. Presque la moitié des étudiants en lettres qui avaient la vocation ont disparu corps et biens. Cela signifie qu'a eu lieu en amont un effondrement de la vocation littéraire et humaniste, dans les années 1980 et 1990. Au même rythme, d'ici douze ans, la totalité des humanistes auront disparus, et notre filière est en passe de péricliter et de disparaître. Le constat est sans appel et vertigineux, les statistiques ne mentent pas et ne pardonnent pas. Il n'y a aucune chance que ces étudiants soient remplacés dans les proches années compte tenu du niveau catastrophique des lycéens actuels, qui n'ont pratiquement plus la possibilité d'étudier sérieusement le latin, le grec et le français. Où sont donc passés nos étudiants sérieux et talentueux, qui autrefois se destinaient à devenir les représentants les plus éminents de la culture littéraire et linguistique française ? Où sont nos capessiens et nos agrégatifs ? Une récente étude (...) fournit la réponse : en 2010, 800 de nos étudiants ont présenté leur candidature au Master de Management à HEC Paris. C'était six fois plus que l'année précédente, soit une augmentation brutale de 100% en seulement 1 an. Que des étudiants en lettres fassent le choix à tant d'égards lamentable du Management en dit long sur l'état de
notre filière."

Dernières lectures

Jim Harrison, Legends of the fall (Légendes d'automne) ("Une Vengeance", "L'homme qui abandonna son nom", "Légendes d'automne")
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jim_Harrison

Marie Rouanet, Dans la douce chaire des villes, 2003, Payot
http://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Rouanet

Gilles Lapouge, L'Encre du voyageur, A. Michel, 2007
http://fr.wikipedia.org/wiki/Gilles_Lapouge

Emmanuel Anati, Aux origines de l'art, 50 000 ans d'art préhistorique et tribal, Fayard

La France de Raymond Depardon, BNF (photos)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Raymond_Depardon

P. Chefson, Ph de Grissac, Les oiseaux du sel en presqu'île guérandaise, Coiffard

Jo Nesto, Le bonhomme de neige, série noire, Gallimard

Leïla Marouane, La vie sexuelle d'un islamiste à Paris, Albin Michel

et je relis

G-E Clancier, La vie quotidienne en Limousin au XIX e s., Hachette
http://fr.wikipedia.org/wiki/Georges-Emmanuel_Clancier

L'opéra en Périgord et Limousin avec la FAVA

http://www.favaopera.com/france.html

Bea en concert à St Yrieix la perche le 22 juillet 2011

http://www.myspace.com/beazik

Royal de luxe 2011 à Nantes en vidéo

5 vidéos (cliquez à droite de l'écran, sous "à lire")

http://www.nantesmetropole.fr/decouverte/les-evenements/royal-de-luxe-demandez-le-programme-et-les-parcours-tourisme-39998.kjsp

recherche un compagnon, 95-110 ans

Lu dans les annonces de rencontres amoureuses et coquines de la "New York Revue of Books".

En général, ce sont des retraité(e)s d'universités américaines qui cherchent une femme, une maîtresse, un compagnon d'escapade, etc.

" Charmante veuve, intellectuelle et dynamique (...) recherche un compagnon, 95-110 ans, aimant les voyages, les sorties au restaurant, les discussions autour d'un livre... "



Ça donne de l'espoir !

Musique au Chalard

http://www.festival1001notes.com/

Un concert :
http://www.festival1001notes.com/DetailElement.aspx?numStructure=80882&numElement=117944

Le festival musical de St-Yrieix 2011

http://www.festivaldesaintyrieix.com/

L'arbre à palabres de Saint-Yrieix la perche

Hier 6 juillet, c'était le premier arbre à palabres à partir de 16h45 Place de la Nation à St-Yrieix sous les platanes.
http://www.saint-yrieix.fr/v2/agenda-L%27arbre%20%C3%A0%20palabres/4/1509

Je vous y donne rdv... quand je serai en Limousin, sous peu.

Lutèce, 357

Un de mes correspondants, m'écrit :

Aujourd'hui, je vous lis un document très émouvant, rédigé par l'empereur romain JULIEN (IVe siècle ap. J.-C., c'est un Grec, en fait), qui décrit Paris, et la vie parisienne, dans un traité peu connu, "Contre les barbus" (les "barbus", ce sont les fanatiques chrétiens)


" Durant l'hiver 357, il se trouvait que je cantonnais dans ma chère Lutèce : c'est ainsi que les Celtes désignent le fort des Parisiens. C'est un île de faible étendue au milieu d'un fleuve que les Celtes appellent la Seine, et le rempart l'entoure en cercle de toute part. Des ponts de bois, partis de chaque rive, y donnent accès. Il est rare que le fleuve baisse ou soit en crue ; en général il a le même débit en hiver qu'en été et surtout, il fournit une eau particulièrement agréable et très pure à voir comme à boire si l'on en a envie. L'hiver est plutôt tempéré à cause de la chaleur venue de l'Océan (il n'en est pas éloigné de plus de 900 stades). Il pousse chez ces Celtes une vigne de qualité, dont ils font grand cas.
D'aucuns sont parvenus à y avoir des figuiers que l'on abrite, l'hiver, en les habillant de manière ingénieuse avec, en quelque sorte, des paillons de blé. Les Celtes enveloppent de la même façon leurs arbres pour les protéger des rigueur de la température. Le peuple des Celtes est relativement rustique ; leur cité est florissante, heureuse, surpeuplée, et l'on voit courir dans les rues de Lutèce des danseurs, des flûtistes en grand nombre, des mimes en plus grand nombre que les citoyens [citoyen = non esclave]. Et curieusement : nul respect pour les gouvernants, que les Celtes méprisent et prennent de haut, en se moquant d'eux. Ils consacrent leurs nuits aux plaisirs (plaisirs du lit, plaisirs des théâtres et des spectacles), et leurs jours au mépris des lois des édiles [= la police] : non seulement ils s'en vantent en parole, mais en plus ils le démontrent par des actes. Un tyran aura beaucoup de mal à faire long feu chez ces Celtes. (...) Par Zeus ! Oui, Celtes, vous êtes tous beaux, grands, lisses et imberbes et, vieux aussi bien que jeunes, vous aspirez à la félicité des Phéaciens. "

"Entre le pénis et les mathématiques [...] il n'existe rien. Rien ! C'est le vide ! "

Voyage au bout de la nuit, Céline

Nantes, les bateaux-lavoirs, La Lombarderie... R G Cadiou, J. Michelet, etc.

" quelques bateaux-lavoirs, entre les deux ponts, reliés à la berge par de petites passerelles comme on en voit dans les films de Marcel Carné, remuent leurs durs colliers de bêtes domestiques. Paysage de draps blancs,de culottes roses, de pantalons fleuris ! Les blanchisseuses, Bretonnes allègres et grandies le dimanche par la coiffe bigoudenne, descendent la cale, armées d'un litre de Javel et d'un autre de gros vin. A longueur de journée, on les entend qui s'esclaffent, qui s'envoient à la face de lourds paquets d'injures comme un linge trempé. Mais le soir, le boulot fini, bras dessus, bras dessous, oubliant brouettes et paniers, elles s'acheminent en chantant jusqu'à la boutique de l'alimentation voisine où,
sur un comptoir mal torché, un patron chauve et en tablier bleu, leur sert, dix fois rempli, le verre des réconciliations"

René Guy Cadiou, Mon enfance est à tout le monde

Je vous conseille Nantes dans la littérature, Anthologie, Coiffard, 290 pages

Quelques extraits (je ne vous cite pas l'incontournable Julien Gracq, La
forme d'une ville !)

"Nantes est la ville de France où il y a le plus de couvents et de femmes entretenues " Jules Michelet

" Nous allâmes hier nous promener sur la rivière ou plutôt sur le long lac de l'Erdre. Nous débarquâmes à un endroit nommé la Lombarderie, champs acquis dans le temps, par un usurier lombard, c'est à dire par ce que l'on appelle aujourd'hui un banquier. Comme le grivois avait scû se bien choisir une retraite ! Imaginez-vous de petites coteaux à pentes douces, bien verdoyantes, des champs de bled, des épaissis de noyers et de chênes, des treilles. Tout cela se présentant successivement à vous sans être attendu. Point de longues avenues point de perrons, point de colonnes, mais un groupe de deux ou trois maisons que l'on devine de loin à travers des branchages. On approche et les murailles et les maisons s'offrent à vous fortement tapissées, et de bas en haut, de vignes vigoureuses et chargées de raisin. Ça et là, de gros figuiers. Dans la cour un noyer gigantesque. Des poules, des vaches et des païsans cueillant, dans les arbres, des fruits pour le marché de la ville du lendemain"
Lettre de Pierre Foucher à son gendre Victor-Hugo, 26 juillet 1825