La Lombarderie, La Houssinière, Le Tertre

"La Lombarderie appartenait en 1957 au marquis Olivier de Sesmaisons, député maire de la Chapelle-sur-Erdre, et à sa soeur en héritage du sénateur maire de Nantes Ernest Guibourd de Luzinais et des Mosneron-Dupin, importante famille d'armateurs et négriers qui la possédait depuis le milieu du XIXe siècle.


La Houssinière a été achetée à M. Loutrel, président honoraire du Tribunal de commerce, industriel banqier et à son épouse. Elle avait appartenu au XVIIe siècle aux de Bruc, conseillers au Parlement de Bretagne, avant de devenir propriété de campagne des préfets de Nantes durant la première moitié du XIXe sièle, puis d'être achetée par l'armateur Fernand Crouan.


Le Tertre, issu d'un fief des Bénédictins de Sainte-Croix de Quimperlé, a appartenu au XVIIIe siècle aux importants armateurs et négriers Sarrebourse puis Perré de la Villestreux, puis aux de La Tullaye, conseillers au Parlement de Bretagne, jusqu'en 1798. Il fut l'un des tous premiers parcs à l'anglaise réalisés à Nantes vers 1860 par Gérard Lauriol, armateur et adjoint au maire. Clin d'oeil de l'histoire, sa fille Alice, épouse du raffineur de sucre Achille Say, tiendra dans ce petit château qui accueille maintenant la faculté des lettres, un salon littéraire fort prisé au début du siècle. Elle y mourra en 1942 laissant la propriété à sa fille, la baronne Rey, dont la fille, la baronne Grand d'Esnon, sera expropriée en 1960."


Philippe Le Pichon
in La norme, la ville, la mer, Ecrits de Nantes pour le doyen Yves Prats, Editions de la Maison des Sciences de l'Homme, Paris, 2000, pages 217-18 (note de bas de page)