Je vais commencer par les USA. Fin des années 60, début 70
Je fus surpris de voir à New-York (city !) des hommes en uniforme - ce n'était pas la police de NY, celle rendue célèbre par le tee-shirt NYPD de Sarkozy
https://www.nyc.gov/site/nypd/index.page
le fusil au pied à l'entrée de petits magasins. Dans l'avion, j'étais à côté d'un Bordelais. On s'était entendu pour faire un bout de route en stop. Mais le gars était un "révolutionnaire". Une fois dans le magasin il s'est mis à mettre plein de nourriture dans ses poches, cachées sous son imperméable. Il m'a foutu la trouille. Quand on a quitté NYC, il a utilisé son imper comme pancarte pour y inscrire la destination désirée avec un marqueur piqué dans la boutique après y avoir déchiré au couteau une banderole. J'ai marqué mon étonnement. Il m'a alors dit que tout ce qu'il avait sur le dos il l'avait piqué et qu'il continuerait. Il était "anti-capitaliste". A la première occasion, je lui ai laissé la place dans la voiture qui s'est arrêtée.
Quand j'étais dans une banque de Louisville dans le Kentucky chez le colonel Sanders celui du Kentucky Fried Chicken, je lisais le journal local à la pause de midi. Et j'ai lu un article de 4 cm sur 8 cm. Il racontait qu'un père avait appelé la police car son fils s'était enfermé dans sa chambre suite à une réprimande. La police avait enfoncé la porte. Le garçon de 10-12 ans s'était caché derrière l'oreiller et la police avait tiré dans l'oreiller. Le garçon était décédé. Point final.
Revenant du Québec en stop, je me suis arrêté dans une petite ville du nord-est, après avoir visité le MIT. Il commençait à faire frais, début septembre. J'ai trouvé une pelouse devant le poste de police. Et j'ai planté ma tente. Une canadienne de la Hutte, cadeau de mon père pour mon bac. Mais je suis allé demander à la police si je pouvais, leur expliquant qu'en France, on a des campings municipaux dans toutes les communes. Et ça marche aux USA. Ils veulent comme Trump "America first". Pas de camping municipal, mais le terrain était municipal. Ils ont assuré ma sécurité pendant la nuit. J'ai vu la lumière de leur lampe de poche plusieurs fois dans la nuit.
Revenons à Louisville. Un jour avec un autre français du "dormitory" (ah l'inglich ricain de nos journalistes ! on vous a raconté dans la presse en mai 68, que c'est parce que les filles n'avaient pas le droit d'entrer dans les dortoirs de la cité U des garçons que ça a commencé ! En France, on avait des chambres. Pas de dortoir. Aux USA, ils ont des chambres petites pour deux. D'ailleurs dès le mois de juillet dans les campus on lit des affichettes d'étudiants cherchant un roomate.) Un we (la fin de semaine chez les intellos des USA) on est parti en stop vers l'aérodrome local. Il y avait une grande carte de la région avec une ficelle. Les pilotes s'en servaient pour obtenir la distance ou le temps de vol. On a vu un pilote qui allait au Tennessee, dans une région avec un lac. On lui a demandé s'il pouvait nous emmener. Étonné, on lui a dit que ça se faisait en France. Il ne pouvait faire moins bien que les Français. Et nous a amenés. Ensuite il a rejoint des amis qui avaient un mobile-home et un bateau à moteur. On est monté dans le bateau. L'autre français a fait du ski nautique. Mais la police est arrivée. Il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage. On a été déposé sur la rive et le propriétaire a payé l'amende.
https://louisville.edu/housing/options/communities "the rooms are typically double-occupancy, with a limited number of single-occupancy rooms available."
Il m'est arrivé plusieurs fois de voir la police arrêter un véhicule. Et j'ai été frappé de la scène habituelle. Le passager sortait les mains en l'air immédiatement. Il les plaquait sur le coffre du véhicule.
Je me souviens aussi des plaques sur des voitures : Law and Order.
Je viens de consulter la Rentela. Et je découvre que de nos jours c'est une série télévisée. Google sait répondre aux questions de manière adéquate ! Napoléon, c'est un cognac. Et le brevet du pipeau !
https://en.wikipedia.org/wiki/Law_%26_Order/
Quand on sait ce que l'on cherche, il arrive qu'on arrive à trouver. En anglais.
https://en.wikipedia.org/wiki/Law_and_order
Maintenant revenons au pays.
J'ai des photos de moi tout petit. Je joue avec un autre enfant à quatre pattes. J'ai demandé à ma mère quel était cet enfant et cette dame. C'était la femme d'un gendarme de Saint-Yrieix avec son enfant qui avait mon âge. La gendarmerie, place de la République je connaissais bien. Mes parents louaient un garage pour mettre la 2 CV juste derrière.
Premier contact avec les gendarmes sur la route du gravier, toujours avec la 2 CV un jour qu'on pique-niquait et pêchait au bord de l'Isle à Jumilhac. Il y avait pas mal de monde à cette époque. Aujourd'hui qu'on est super écolo, personne. On allait acheter une bouteille de limonade bien fraîche un peu plus loin au moulin. Les gendarmes avaient trouvé le bon coin. Presque aucun conducteur n'avait ses papiers sur lui. Ils ont fait du chiffre.
Une autre fois, c'était après le Pont Labance sur la route d'Excideuil, en haut de la côte. Les gendarmes ont arrêté mon père. Ils ont regardé tout autour de la 2CV et à l'intérieur. Et ont trouvé ! le rétroviseur était d'origine. Une plaque de verre. Les bords devaient être entourés d'une protection. Il a fallu payer une amende. Mon père a utilisé du chatterton et a pu conduire une 2CV au top des normes.
Plus tard, à Nantes, ma femme, fille de gendarme, a pris la voiture qui devait avoir deux ans. Une Ford Escort. Elle allait voir en sud Loire son père agonisant dans un établissement de soins. Elle a été arrêtée à l'entrée de Rezé. La police nationale a fait le tour du véhicule et a trouvé que la plaque d'immatriculation n'était pas assez lisible. C'était l'époque où Peugeot faisait des voitures dont les coffres rouillaient. Et les plaques se piquaient vite. Le policier lui a dit qu'il fallait changer ça. J'ai pris un pot de peinture noire. Et j'ai fait. Il avait dit qu'ensuite il fallait passer au commissariat et montrer la plaque. J'ai fait. Le policier contrôleur m'a dit que c'était bon. Mais ma femme a reçu une convocation au tribunal. Ah oui ! la justice est débordée à cause de citoyens comme nous ! Elle a dû prendre une demie journée de congé. Au tribunal, elle a voulu rappeler les faits. Le juge - ah oui, il faut "faire confiance en la justice de notre pays" - lui a dit qu'il n'avait pas le temps de l'écouter. On a reçu l'amende par courrier officiel de notre République. Et on a payé sans délai.
Un jour, je pars de Nantes seul vers mon pays natal. Flûte, au bout de 80 km je constate que j'ai oublié mes papiers de voiture. Bé c'est qu'on partage la voiture à deux et que nous deux on roule à vélo en ville. Alors on n'a pas les papiers le plus souvent sur nous. Je suis écolo, je ne vais pas revenir à Nantes. Et je fais encore plus attention à respecter les nombreux nombreux panneaux de cette route qui un temps fut agrémentée de silhouettes des morts sur cette route. Maintenant on n'a plus ça. Le Conseil Régional veille à limiter le stress. Et quand je reviens à Nantes, un pv m'attend. J'avais roulé à 60 au lieu de 50. Le coin je le connais bien, on a du 50, 70, 50...en quelques mètres. Je me suis fait prendre dans la file des voitures. J'étais le suivant de celui qui suivait vous aurait chanté Brel mieux que moi. Mais je n'ai pas rencontré la gendarmerie.
Cette fois, oui.
Je venais de faire plus de 100 km en direction de Nantes, sans avoir doublé une seule fois. J'ai trop la trouille, je l'avoue. Je ne parle pas de couper une ligne blanche.
Je roulais au dessous de la vitesse max. Normal. Et tout d'un coup, en pleine ligne droite, la voiture devant baisse sa vitesse fortement. Que faire. Piler et risquer lui rentrer dedans. Je vois loin devant. Pas de voiture. La bande blanche n'est pas continue. Je double. Et je me fais arrêter par la gendarmerie. Je ne comprends pas. Ils m'expliquent et me disent qu'ils ont chopé plusieurs comme moi depuis une heure. Un coin qu'ils apprécient. Ils ont de l'humour. Quand un gendarme rit... "Sur le coup" (enfin, je l'ai placé ! mais c'est "du coup" qui est tendance) je leur dit "vous êtes vaches". ...
https://www.mots-surannes.fr/?p=6051
Ouf, malgré leur réaction, je ne suis pas passé devant le juge des propos. Maintenant, on peut dire "nike ta mère", "ta race" ça passe.
J'explique. Il y avait un petit bout de ligne blanche en face d'un chemin menant à une ferme. Où ils avait mis leur fourgon.
Depuis je n'ai jamais su retrouver ce coin.
A Nantes, j'ai eu un contact avec la police nationale suite à un déplacement "professionnel" à Paris. Quand j'allais à Paris, j'y allais à vélo. Au retour, pas de vélo. J'arrive à l'IUT après avoir traversé notre magnifique Jardin des Plantes. Et on me dit, la police t'a appelé. Je vais alors au commissariat sur les bords de l'Erdre. Et je retrouve mon vélo. Explications. La police avait vu des types se bagarrer au sujet d'un vélo. Elle a regardé dans les sacoches... et y a trouvé un emploi du temps du département informatique de l'Iut avec mon nom.
A Rezé je suis allé avec ma femme au commissariat pour déclarer le squat de la maison de sa mère entrée en Ehpad. On a appris que les squats "se vendaient". Effectivement, la maison a changé d'occupant, le nouveau considérait qu'il était dans son droit ayant payé un individu. On a eu ainsi des Roms, des Tchétchènes...J'ai une idée, est-ce que c'est faisable de squatter à New-York-City ? depuis qu'il n'y a plus de airbnb, c'est une idée française qui peut faire son chemin. Une appli oueb et tout est réglé à notre époque. Et à part les hôtels de Trump, les autres ont de telles critiques...
Revenons au pays.
Ma dernière rencontre fut à la sortie de Brantôme. Contrôle des papiers. Je ne dépassais pas les 80 dans la région, habitué à la Loire-Atlantique. Le Conseil Départemental de la Dordogne avait supprimé cette limitation. Mais sur les routes nationales elle est maintenue. Ce qui fait qu'on peut rouler à 90 sur des routes tordues. Le mille-feuille français. J'en ai profité pour demander qu'elle était la vitesse max autorisée. Tiens ils n'avaient pas l'accent occitan !
J'oubliais.
En décembre, je rencontrais à l'Ehpad des gendarmes retraités qui visitaient anciens gendarmes et veuves d'anciens gendarmes. Et chez la mémé je lisais leur revue. Pendant ce temps, la maison de la mémé était squattée.
J'ai aussi constaté que lors du décès d'un gendarme retraité, deux gendarmes suivent les obsèques et se rendent au domicile du gendarme.
De nos jours, il n'y a plus de gendarmerie à Jumilhac. Les gendarmes de Dordogne sont à Thiviers. Souvent le médecin de garde aussi. Quand on connaît la route...
Il y a toujours une gendarmerie à St-Yrieix, elle a quitté la place de la République. Elle est maintenant avec de petits pavillons à côté de la piscine. Le luxe de la ruralité.
Quant au commissariat de police il a disparu depuis longtemps (sauf le bâtiment, on sait maintenir à St-Yrieix !)
Une autre fois, je vous parlerai de la vie en gendarmerie dans les années 50-60 dans le pays nantais.
https://www.youtube.com/watch?v=BKpWHklEZZE
P.S. ça me rappelle que je suis allé en stop à Paris en mai 68 (ma première visite de Paris, super écolo, sans auto, sans métro) avec un copain de la cité U. Son père était gendarme (étonnant, j'avais plusieurs copains dont le père était gendarme). Quand on a dû à la Sorbonne faire tamponner notre carte d'étudiant par les Katangais (on a toujours eu de drôles de révolutionnaires !) qui occupaient le bureau du recteur (je pensais que c'était celui du doyen), il a eu la trouille de se faire fouiller son portefeuille.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Katangais
P.S. Une lectrice arédienne m'écrit :
"Quelle tristesse de se croire shérif de western quand ce n'est pas un film! J'apprends que je louais un garage au même endroit que votre Papa pour mon Anglia. Les gendarmes m'ont arrêtée un soir vers minuit à St Maurice les brousses et j'ai failli avoir une amende pour " phare arrière monté à l'envers ". Le garagiste consulté le lendemain car je ne connais rien en mécanique s'est demandé si je plaisantais. Ah! la marée-chaussée ! "
Ah la Ford Anglia !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ford_Anglia