samedi 19 mai 2018

Notre Vialatte quotidien : » Nous supplions nos amis britanniques de nous dire les projets de la princesse. Nous ne savons rien depuis hier soir. Ce suspens est intolérable. »

Si je ne me trompe, il doit y avoir un mariage princier chez les Grands Bretons. Je suis peu informé car mon coiffeur en haut de la rue Pierre de l’homme à St-Yrieix n’offre pas à lire à ses clients « Point de Vue, Images du Monde », le magazine qui a contribué à ma culture internationale grâce aux coiffeurs. Et pourtant ça fait un moment que je n’ai pas beaucoup de cheveux sur le caillou.


 » Le roman le plus réussi, le best seller en ce moment, est une œuvre de journalistes, un produit collectif et international : le roman de Margaret d’Angleterre. Le Daily Mirror américain écrit :  » Nous supplions nos amis britanniques de nous dire les projets de la princesse. Nous ne savons rien depuis hier soir. Ce suspens est intolérable.  » En un mot le public trépigne, dilate les yeux, serre les dents, fronce les sourcils, appelle au secours, trépigne encore, comme un enfant pressé du besoin de faire pipi.
C’est le triomphe de l’industrie selon la formule américaine qui est de créer des besoins au public. Jamais l’homme n’avait éprouvé nécessité aussi urgente en même temps qu’aussi peu naturelle. D’habiles commerçants l’ont donnée à tout le monde. Ils l’assouvissent pour le prix d’un journal, en laissant du sel sur la plaie. Si bien que le lendemain on est redemande encore. C’est le Coca-Cola, qui donne soif au buveur.
Quand on pense que les Français ont coupé le cou de leur Marie-Antoinette ! Quelle légèreté ! Il faut toujours garder une reine aux républiques. C’est le seul journalisme sérieux.  »
Chronique 143 du 25 octobre 1955
J’avais 9 ans.
Sur la princesse Margaret :

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