mardi 12 janvier 2016

La recherche et la publication trois points gogo

Je reçois ce message dont l'auteur demande qu'il soit diffusé. Voici ;

" Récemment j'ai reçu un appel téléphonique me proposant de rédiger un article présentant les résultats de mon projet européen, dans un beau magazine à destination des décideurs appelé "Adjacent Government".  L'article faisait partie d'un numéro spécial de leur revue, préfacé par le commissaire européen à la recherche.  Suite à un désistement de dernière minute, ils avaient justement besoin d'un article de deux pages, pile sur mon sujet, mais ils sont en pleine conférence de rédaction, il faut décider dans la minute...  Le coût : "seulement" 4000 livres.  Je me récrie, c'est trop cher, je ne peux pas décider sur l'instant, il faut que je demande l'autorisation.  Mais mon correspondant téléphonique est persuasif, on ne peut pas attendre, votre sujet est exactement ce qu'on cherche, et d'ailleurs pour un chercheur aussi prestigieux que vous, on peut accorder un rabais, etc., etc.  Tout fier d'être si demandé et d'avoir réussi à faire baisser la facture à
1500 livres, je signe.  Un peu inquiet tout de même de m'être fait bousculer, et de ne trouver aucune trace de le fameux magazine sur Internet, mais bon, quel mal y a-t-il à faire connaître mon projet ?

C'est seulement quand ils me rappellent, quelques semaines plus tard, pour me refaire une nouvelle proposition encore plus "alléchante" (une brochure de quatre pages, préfacé par quelque ministre ; cette fois c'est 8000 livres) que je commence à bien me rendre compte du système.  

Je veux dénoncer le contrat, mais ils sont malins : quand on le lit bien, j'ai promis de payer 1500 livres pour qu'ils mettent le logo de mon projet sur leur site web (ce qu'ils ont fait), et la publication de l'article est "gratuite" !  Coincé !

Depuis j'ai appris qu'il y a une véritable industrie qui utilise la naïveté et l'absence de méfiance des chercheurs comme vous et moi pour se faire des petites fortunes.   Cette page web <http://www.andrewjaffe.net/blog/2010/09/public-service.html> montre que des dizaines de chercheurs se sont fait avoir comme moi, en majorité au Royaume-Uni, mais ça s'étend partout.  La mise en scène est exactement la même à chaque fois : désistement de dernière minute, urgence, préface par un ministre ou équivalent, appel à la vanité, etc., etc.  Les mêmes arnaqueurs sévissent sous des noms divers, "Adjacent Government" n'est qu'une de leurs incarnations.  Autres noms : "horizon2020projects.com", "Public Service", "Science Omega".

J'espère que ma mésaventure servira à vous éviter la même.  Faites savoir autour de vous."

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