jeudi 8 septembre 2022

L'Ouzbékistan, le coton, la fille de Brejnev, "Boris le tzigane" ... j'ai raté ça lors de mon séjour !

 Je me souviens que nous rencontrions les Komsomols et parfois des députés. Qui voulaient nous acheter nos jeans (je n'en portais pas en ces temps là, années 70) pour deux fois le salaire mensuel de la plupart des gens du coin. Je me souviens des champs de coton et des énormes grappes de raisin.

J'ai ramené des tasses et une théière peintes avec la fleur de coton. Et ces outils achetés sur un marché.


 

 

https://lefenetrou.blogspot.com/2007/04/ouzbkistan.html

Je lis Vladimir Fédorovski, Au cœur du Kremlin, Des tsars rouges à Poutine, Stock


"Le ministre de l'Intérieur Nicolas Chtchelokov symbolise au plus juste le système en place, notamment avec le fameux scandale du coton : les agents d'Ouzbékistan déclaraient des récoltes fictives afin de recevoir des primes sur lesquelles, avec la complicité du ministre, le clan Brejnev touchait des rétrocommissions. La puissance du ministre tenait alors au soutien qu'il apportait à Galina, la fille de Brejnev, laquelle entretenait des relations très intimes avec un personnage haut en couleur, "Boris le tzigane", artiste de cirque et  chef de mafia. c'était d'autant plus embarrassant que le gendre de Brejnev était vice-ministre de l'Intérieur....

Chtchelokov, par ailleurs, sous couvert de défendre les artistes, en profitait pour se faire offrir des œuvres de toutes sortes, quand il n'en organisait pas carrément le cambriolage, tandis que la fille de Brejnev raflait les pierres précieuses."

https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_du_coton_ouzbek

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L'objectif médiatisé des planificateurs soviétiques fut de produire 6 millions de tonnes de l'« or blanc » ouzbek. Ce développement effréné, avec une course aux rendements dans les conditions du déficit des terres irriguées disponibles a eu un impact catastrophique sur l'écologie de la région : l'usage démesuré d'engrais chimiques et d'exfoliants a empoisonné les sols et les eaux, tandis que le drainage accéléré des ressources des fleuves Amou-Daria et Syr-Daria pour le but de l'irrigation a abouti à l'assèchement de la mer d'Aral où elles se jettent, sa surface fut diminuée de moitié en 40 ans3,6.

Sous la pression de Moscou de produire encore plus de coton, les dirigeants ouzbeks ont développé un système de falsifications des statistiques, portant sur plusieurs centaines de milliers de tonnes. Le premier secrétaire du parti communiste de la RSS d'Ouzbékistan, Charaf Rachidov, son entourage, ainsi que le gendre du no 1 soviétique de l'époque Léonid Brejnev, le général Iouri Tchourbanov furent impliqués dans cette affaire procurant des gains en or autant pour le budget de l'État ouzbek que pour les principaux intéressés3,7,8. Fin 1983, au moment où la plus vaste fraude de l'histoire de l'Union soviétique fut démasquée, Rachidov meurt d'une crise cardiaque (on parle aussi d'un suicide).

La presse soviétique, alimentée par les investigations des juges fédéraux Gdlian et Ivanov, se déchaîna alors contre les clans ouzbeks, présentés comme une dangereuse mafia coupable d'avoir gangrené toute la société (on a parlé d'une « Mafia du coton » ou « Mafia ouzbek »). Les lecteurs attentifs à ces révélations aussi retentissantes qu'inhabituelles ne manquèrent pas de tracer un parallèle entre l'« affaire du coton », qui marqua une rapide dégradation des relations entre Moscou et les élites musulmanes soviétiques, et l'engrenage de la guerre d'Afghanistan, dont Iouri Andropov fut l'un des promoteurs les plus fervents1.

Depuis le scandale du coton de 1983, de sérieuses accusations de corruption furent portées par Moscou sur tout l’establishment ouzbek, faisant suite à une enquête fédérale d'envergure menée par les investigateurs anti-fraude Gdlian et Ivanov (« Affaire ouzbèke »). Résultat : la quasi-totalité de l'appareil d'État ouzbek fut remplacée, dont une partie fut même incarcérée. Le contrôle direct de Moscou fut renforcé, cette emprise étant facilitée par le fait que Iouri Andropov qui succéda à Brejnev (après l'intérim de Vassili Kouznetsov), était auparavant président du KGB. Les dirigeants ouzbeks se sont succédé les uns après les autres jusqu'en 1990, Moscou ne voulant pas leur laisser le temps de développer d'éventuelles nouvelles structures de corruption et les réseaux familiaux : Usmonxoʻjayev (1983), Salimov (1983-1986), Nishonov (1986-1988), Habibullayev (1988-1989), Ibrohimov (1989-1990) furent les chefs éphémères de l'appareil d'État ouzbek à cette époque.

Malgré l'ampleur de l'« affaire du coton » et la volonté du pouvoir ouzbek de mettre ensuite sous silence son passé soviétique, Rachidov est apprécié officiellement comme un dirigeant qui a beaucoup investi dans le développement de la république (plusieurs ensembles architecturaux d'envergure furent érigés à Tachkent sous son règne, ainsi que le métro) et qui a pu obtenir de Moscou une certaine autonomie par un jeu d'influences et une utilisation des défaillances de l'appareil soviétique au profit de l'Ouzbékistan. Un monument lui a été érigé dans le centre-ville de Tachkent au début des années 1990."

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